La France attaquée Suite et (bientôt) fin

Pour vous montrer que mon précédent billet sur la crise n’était pas une simple hallucination visant à vous manipuler, je vais vous montrer que les inquiétudes concernant la situation de la France sont de plus en plus grandes et viennent de plusieurs sources.

D’abord, le FMI a annoncé ses prévisions concernant la croissance française. Ainsi, il a relevé son estimation de 0.3 pts pour 2012 la portant donc à 0.5%, ce qui est conforme aux prévisions de notre gouvernement. Ce qui est plus fâcheux, c’est la croissance en 2013 qui reste très faible à 1% selon les experts de Washington. Or les deux favoris à la présidentielle ont misé sur une croissance de 1.7% pour cette même année. Ils sont donc très optimistes. Le problème est que tous les financements sont basés sur cette hypothèse qui se révèle totalement fausse. Pour que vous comprenez bien, de notre taux de croissance dépend notre budget. Plus le taux est élevé et plus nos rentrées d’argent sont importantes (et inversement, nos dépenses sont amoindries). Les programmes des deux candidats vont donc creuser encore plus notre déficit s’ils restent en l’état. Car les dépenses prévues ne seront pas couvertes par nos recettes.

Ensuite, le Crédit Suisse a publié récemment une note dénonçant les déficits de notre pays. Il souligne également que nous n’avons pas eu de budget équilibré depuis 1974. Il est donc très pessimiste concernant notre avenir. Idem aux USA où le sondage Bank of America Merril Lynch a mis en avant le manque de confiance envers la France. Cette enquête sur les opinions de centaines de gérants de fonds place ainsi la France en deuxième position des pays à risque, derrière l’Espagne (tiens, ça ne vous rappelle rien ?). Nous passons de la quatrième place à la deuxième, dépassant même la Grèce.

Enfin, hier, sur Europe 1, George Soros, financier milliardaire américain célèbre pour son attaque contre la livre sterling ayant contribué à sa fortune, s’est livré à une critique très sévère de l’Europe et de la France en particulier. Il prédit ainsi que notre pays sera attaqué par les marchés dès la fin des élections présidentielles.

Tout cela est très inquiétant. Les différents acteurs financiers, du monde entier, montrent des signes de plus en plus importants de méfiance envers notre capacité à respecter nos engagements. Concrètement, ils ont peur que nous ne soyons pas capables de réduire nos déficits et craignent donc de ne pas être remboursés. Nous allons donc assister prochainement à une hausse des taux d’intérêt sur les obligations françaises. Pour être clair encore une fois, nous allons emprunter de l’argent à un taux plus élevé et donc payer plus d’intérêt. Les marchés n’ayant plus confiance, ils demandent une rémunération plus importante pour les dédommager du risque encouru. Ainsi, nous allons entrer dans une spirale infernale où pour assurer le fonctionnement de l’Etat, nous serons obligés d’emprunter et plus nous emprunterons, plus les taux augmenteront. C’est ce qui s’est passé avec la Grèce et maintenant avec l’Espagne. Quelque soit donc le candidat (PS ou UMP) qui accèdera à la fonction suprême, les lendemains s’avèrent très difficiles à surmonter.

Mais, chut, puisqu’on vous dit que tout va bien…

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Et si on jetait un coup d’œil sur les marchés ?

Après avoir parlé de notre dette, si on allait voir ce qui se passe du côté des marchés financiers ? Car là encore, depuis quelques semaines, c’est le noir total. Plus personne ne parle de la crise financière. On croirait presque que tout est réglé, que l’Europe est sauvée. Pourtant, il n’en est rien. Et je vais vous le démontrer encore une fois.

Regardons d’abord les taux d’emprunt à 10 ans.

Sur ce graph, on constate que les taux de l’Espagne sont en forte hausse depuis un mois. Elle est obligée d’emprunter à un taux de 5.76%. C’est presque 1 point de plus qu’il y a un mois. La France reste à peu près stable autour des 3%. Toutefois, ça reste le double du taux allemand. Tout cela signifie que les marchés reprennent peur. Ils n’ont plus confiance (encore une fois). Ils s’attaquent donc désormais à l’Espagne avant de s’attaquer peut-être dans un futur proche à la France.

D’ailleurs, si l’on regarde le CAC 40, la situation n’est pas plus optimiste.

On constate encore que sur le dernier mois, la tendance est fortement baissière. On passe de 3600 points le 16 mars à 3200 points le 10 avril. Idem sur l’Eurostoxx.

La crise est donc bien encore présente. Pourquoi revient-elle maintenant me direz-vous. La BCE a caché la poussière sous le tapis en injectant des centaines de milliards. Cela a fonctionné pendant un moment, c’est vrai. Mais cette nouvelle enveloppe de billets frais commence à s’épuiser et mécaniquement, les symptômes réapparaissent puisque la maladie n’a pas du tout été soignée…

De plus, j’apprenais hier qu’à partir du 16 avril, chaque petit boursicoteur pourra spéculer librement et simplement contre la dette française. Ce petit jeu était jusque là réservé aux gros établissements financiers mais le 16 avril, l’Eurex, le marché des dérivés, va ouvrir un contrat à terme sur la dette française. Ce contrat est également assorti d’un effet de levier plus qu’alléchant. Bref, si on passe les termes techniques, comprenez que tout le monde pourra faire joujou avec notre dette simplement. Ainsi, les marchés pourront librement attaquer notre pays, sans avoir recours à des produits complexes et mal compris.

Quand on voit la situation de l’Espagne, cette nouvelle fait froid dans le dos et nous promet de belles frayeurs sur les marchés dans les semaines qui suivent.

Vous l’aurez compris, la crise est bien là, elle n’est pas partie. La situation économique des pays européens ne s’est pas améliorée, au contraire. Et plus on attend, plus la chute fera mal. Vous êtes prévenus maintenant…

Et si on reparlait un peu de nos finances

Dans cette campagne présidentielle désastreuse, les sujets de fond sont rares et il est important de ne pas les oublier pour autant. La question de notre déficit est une problématique cruciale pour les années à venir. Comment le réduire ? Que proposent les candidats ?

Malheureusement, les favoris préfèrent parler de sécurité, de terrorisme, d’islamisation, de viande halal et j’en passe plutôt que de nous montrer concrètement et clairement ce qu’ils vont faire pour réduire notre déficit.

J’ai lu rapidement le dernier rapport de la cour des comptes. Et comme on pouvait s’y attendre, la situation n’est pas idyllique. Nous avons un déficit supérieur à la moyenne de la zone euro (5.7% contre 3.7%) et nous avons concentré nos efforts sur la hausse des prélèvements sociaux mais oublié la réduction de nos dépenses publiques. Cela révèle bien la philosophie du pouvoir en place. D’autant que les plus riches ont bénéficié pour leur part d’allégements fiscaux par le biais de niches fiscales diverses et variées.

Toutefois, malgré ce rapport plein de sens, le gouvernement ne tire aucune leçon de ce fiasco budgétaire. Valérie Pécresse dénonçait récemment les 500 milliards d’aides aux plus démunis depuis 2007, fautifs, selon elle, de notre situation. Son but étant de raccorder l’augmentation du déficit de 500 milliards et les dépenses sociales. Or il s’agit là de toute autre chose et sur la même période, qu’est ce que 500 milliards d’aides sociales sur les 5 500 milliards de dépenses totales ? On voit bien ici la tentative de manipulation de l’esprit.

Ce sujet est trop important pour être pris à la légère. Nous arrivons à un point où nous finançons nos intérêts d’emprunt par de nouveaux emprunts. Chaque « bon père de famille » comprend alors la gravité de la situation. D’ailleurs, si un particulier tentait cela, il serait vite mis en situation de faillite personnelle et fiché à la banque de France. Mais l’Etat est tout puissant et fait ce qu’il veut.

Alors, je lance une piste, juste une, histoire de proposer quelque chose. Concernant la sécurité sociale, dont le trou devient abyssal, j’ai une idée qui devrait permettre de faire pas mal d’économies. Lors de mon voyage au Canada, j’ai malheureusement dû tester leur système de soins suite à un petit souci. J’ai été impressionné par leurs pharmacies. En effet, en France, à chaque rhume, vous obtenez 4 boites de paracétamol, une bouteille de sirop pour la toux, 2 boites d’antibiotiques et que sais-je encore. Au Canada, vous ne recevez que ce dont vous avez besoin. Le sirop vous est donc donné au millilitre près selon la durée du traitement. Les cachets vous sont également donnés dans une boite et comptés à l’unité près. Cela évite de nombreux gaspillages, source de dépenses inutiles. Et tout cela, sans frais supplémentaires pour la mise en place. Voilà donc ma proposition.

Tout cela pour dire qu’il y a des solutions. Il faut juste se donner la peine de les chercher. Donc, s’il vous plaît, chers politiques, cessez de vous égarer et concentrez-vous sur nos vrais problèmes !

#OccupyWallStreet ne faiblit pas

Je vous ai déjà brièvement parlé de ce mouvement populaire à New York. Des centaines de personnes se sont rassemblées afin d’occuper Wall Street dans le but de dénoncer les abus de notre système financier gangréné.

Malheureusement, la police leur a coupé l’accès au mythique quartier d’affaires et ils ont donc dû se contenter d’occuper une place toute proche, le Zuccotti Park (renommé Liberty Plaza).

Après plusieurs jours d’occupation, le mouvement ne s’essouffle pas. Bien au contraire. Boston, San Francisco, Chicago, sont désormais de la partie. 52 villes comptent désormais des indignés. Et ce, malgré les violences policières et les arrestations abusives.

Mais ces derniers jours, des personnalités ont commencé à faire leur apparition dans les camps de fortune. On a pu voir Susanne Sarandon et Michael Moore  encourager les indignés.

La couverture médiatique de cet évènement est quasi nulle. Pourtant, ces quelques centaines de personnes ne font que dire tout haut ce que tout le monde pense. Il est temps de réformer notre système financier et d’arrêter les dérives des traders plus concernés par leurs bonus que par la (sur)vie économique de leur pays.