La France attaquée Suite et (bientôt) fin
19 avril 2012 3 commentaires
Pour vous montrer que mon précédent billet sur la crise n’était pas une simple hallucination visant à vous manipuler, je vais vous montrer que les inquiétudes concernant la situation de la France sont de plus en plus grandes et viennent de plusieurs sources.
D’abord, le FMI a annoncé ses prévisions concernant la croissance française. Ainsi, il a relevé son estimation de 0.3 pts pour 2012 la portant donc à 0.5%, ce qui est conforme aux prévisions de notre gouvernement. Ce qui est plus fâcheux, c’est la croissance en 2013 qui reste très faible à 1% selon les experts de Washington. Or les deux favoris à la présidentielle ont misé sur une croissance de 1.7% pour cette même année. Ils sont donc très optimistes. Le problème est que tous les financements sont basés sur cette hypothèse qui se révèle totalement fausse. Pour que vous comprenez bien, de notre taux de croissance dépend notre budget. Plus le taux est élevé et plus nos rentrées d’argent sont importantes (et inversement, nos dépenses sont amoindries). Les programmes des deux candidats vont donc creuser encore plus notre déficit s’ils restent en l’état. Car les dépenses prévues ne seront pas couvertes par nos recettes.
Ensuite, le Crédit Suisse a publié récemment une note dénonçant les déficits de notre pays. Il souligne également que nous n’avons pas eu de budget équilibré depuis 1974. Il est donc très pessimiste concernant notre avenir. Idem aux USA où le sondage Bank of America Merril Lynch a mis en avant le manque de confiance envers la France. Cette enquête sur les opinions de centaines de gérants de fonds place ainsi la France en deuxième position des pays à risque, derrière l’Espagne (tiens, ça ne vous rappelle rien ?). Nous passons de la quatrième place à la deuxième, dépassant même la Grèce.
Enfin, hier, sur Europe 1, George Soros, financier milliardaire américain célèbre pour son attaque contre la livre sterling ayant contribué à sa fortune, s’est livré à une critique très sévère de l’Europe et de la France en particulier. Il prédit ainsi que notre pays sera attaqué par les marchés dès la fin des élections présidentielles.
Tout cela est très inquiétant. Les différents acteurs financiers, du monde entier, montrent des signes de plus en plus importants de méfiance envers notre capacité à respecter nos engagements. Concrètement, ils ont peur que nous ne soyons pas capables de réduire nos déficits et craignent donc de ne pas être remboursés. Nous allons donc assister prochainement à une hausse des taux d’intérêt sur les obligations françaises. Pour être clair encore une fois, nous allons emprunter de l’argent à un taux plus élevé et donc payer plus d’intérêt. Les marchés n’ayant plus confiance, ils demandent une rémunération plus importante pour les dédommager du risque encouru. Ainsi, nous allons entrer dans une spirale infernale où pour assurer le fonctionnement de l’Etat, nous serons obligés d’emprunter et plus nous emprunterons, plus les taux augmenteront. C’est ce qui s’est passé avec la Grèce et maintenant avec l’Espagne. Quelque soit donc le candidat (PS ou UMP) qui accèdera à la fonction suprême, les lendemains s’avèrent très difficiles à surmonter.
Mais, chut, puisqu’on vous dit que tout va bien…