Retour sur mon séjour en maternité

Pour ceux qui ne me suivent pas sur Twitter (ou ceux qui ne consultent pas la barre latérale du blog), je vous l’annonce officiellement: je suis l’heureux papa d’un deuxième fiston que nous avons appelé Otis. Je suis bien sûr fou de joie mais aussi éreinté par mes 4 jours et demi passés à la maternité.

Comme pour mon premier fils, j’ai choisi de prendre mes jours de congé paternité dès la naissance afin de pouvoir rester aux côtés de maman zOrella même la nuit. Je vais donc vous raconter mon séjour dans cette petite maternité publique…

28 février 2012, 22h: Nous arrivons à l’hôpital afin de faire un contrôle car les contractions de Madame sont rapprochées et douloureuses. On nous fait patienter car il y a 6 femmes prêtes à devenir maman cette nuit-là. Premier examen, rassurant puis monitoring pour surveiller les contractions. Nous sommes installés dans une chambre et pour mon plus grand plaisir, je dispose d’un fauteuil. Une heure plus tard, deuxième examen, et cette fois, on nous annonce que ce sera pour ce soir. Petit coup de stress et hop c’est parti!

28/02/12, 23h: Par manque de place, nous sommes emmenés dans une salle de pré-travail au lieu d’une salle d’accouchement. Le lit fait état de son ancienneté, l’équipement et l’espace ne sont pas forcément au rendez-vous. Mais bon, nous n’avons pas le choix. Point positif, je dispose encore une fois d’un fauteuil. C’est appréciable même si son confort reste minime… C’est donc dans cette pièce que notre fils prendra sa première respiration. L’anesthésiste est déjà sur place, la péridurale est installée pendant qu’on me demande de sortir et de mettre nos valises dans notre future chambre. On me questionne: « Chambre particulière ou commune? » « Votre femme va le nourrir? » Je fais répéter plusieurs fois la deuxième question puis j’installe mes valises dans la chambre.

Lorsque je reviens dans la salle d’accouchement, ma femme est zen, détendue: l’effet péridurale. La sage femme vient nous voir de temps en temps mais on sent bien que c’est la cohue dans le service. Quelques temps plus tard, une auxiliaire vient me demander mon numéro de chambre. C’est la 25! Elle me répond que l’on s’est trompé et qu’il faut bouger les valises. Deux minutes après, elle revient pour nous confirmer que c’est bien la 25… Petite période de doute, puis je m’ordonne de suivre à la trace mon futur fils!

29 février 2012, 02h: Ça n’avance pas, la sage femme décide d’accélérer les choses. Rupture de la poche des eaux. Elle promet de repasser bientôt. Pendant ce temps, je cherche à me reposer mais c’est impossible. Je me demande alors si quelqu’un a déjà Live-Tweeté un accouchement…

29/02/12, 04h: La sage femme n’est toujours pas revenue. On a entendu au moins quatre nouveaux-nés faire leur premier cri dans le couloir. Mais nous sommes toujours à attendre le nôtre. Petit coup d’oeil sur la courbe du monitoring: elle a changé depuis un moment. On appuie sur la sonnette. La sage femme arrive et 12 minutes plus tard, Otis est enfin parmi nous!

Après les premiers câlins d’usage, une auxiliaire emmène mon fils pour sa première séance d’habillement. Comme écrit plus tôt, je le suis à la trace. Je surveille le moindre de ses gestes, prêt à intervenir. Puis je l’interroge: « Vous ne faites pas les premiers tests sur ses réflexes, du genre vérifier s’il marche tout seul? » Et encore une fois, par manque de temps, ce test sera repoussé à la prochaine visite du pédiatre de l’hôpital. Je commence à en avoir marre de ces 6 accouchements du 29 février!

Après plusieurs heures, on nous installe enfin dans notre chambre. Je vérifie que les valises y sont encore, pas de problème. Le séjour commence véritablement…

Je vous avoue qu’après cette première nuit blanche, j’avais surtout envie de dormir. Mais encore une fois, dormir dans leur fauteuil m’était impossible. J’ai donc somnolé et « reposé mes yeux » une grande partie de la journée. Le midi, je n’ai même pas mangé, trop mal au ventre… Je suis tout de même allé réserver mes nuitées au secrétariat. Pas de problème, elles sont plutôt sympas, tout se passe bien. J’aurai mon lit à 22h! Et moi qui n’attendait que ça pour dormir! Ce qui me marque déjà pendant ces premières heures, c’est le manque de tact auditif du personnel. Lorsque l’on arrive enfin à endormir notre progéniture, il n’est pas rare qu’une auxiliaire ou une femme de ménage entre dans la chambre et nous montre la capacité de ses cordes vocales, tel un candidat de télé crochet sur TF1. Rien de plus stressant et énervant pour les parents usés que nous sommes!

La nuit fut agitée, non pas particulièrement par les pleurs de mon fils, mais plutôt par les bruits de couloirs, les visites incessantes du personnel soignant et les pleurs des bébés voisins… Pour ceux qui aiment la grasse matinée, ils sont foutus car dès 7h30, il n’est plus possible de dormir. A 8h, c’est le petit-déjeuner (plutôt correct je dois dire sauf pour la mini dose de beurre à tartiner comparée à la quantité de pain…). Après, tout s’enchaîne, les différentes visites des médecins, sages femmes, pédiatres, gyneco, auxiliaires, etc… A la fin, je ne savais même plus qui était qui! Impossible de vraiment se reposer le matin. C’est pourtant de repos que nous avons le plus besoin!

Ce matin là, je lis dans une de leur doc interne qu’il faut réserver les repas accompagnant avant 9h30. Il est 9h, je file au secrétariat pour réserver mon repas du midi. Là, on me prévient qu’il est tard et que ça va être dur. Elles me réservent quand même mon repas et me donnent un ticket (après m’être acquitté d’un chèque de 8€) que je dois aller porter à l’office. Et là, on me dispute gentiment en me faisant bien comprendre qu’il était beaucoup trop tard pour commander un repas! « La prochaine fois, veillez à réserver la veille. D’ailleurs, profitez-en pour commander tous vos repas en seule fois… » OK mesdames, je vais d’abord tester votre nourriture avant de revenir me faire incendier dans votre bureau. Au final, elles ne me reverront pas car la qualité fut plus que douteuse. Je suis tombé sur un cassoulet immonde, très difficile à ingurgiter pour mon estomac sensible. Je dois dire que j’ai eu le sentiment de m’être fait voler en versant mes 8€!

Heureusement, que quelques personnes ont leur métier dans la peau. Je ne sais plus très bien si c’étaient des sages femmes ou des auxiliaires de puériculture mais je me souviendrai de ces 3 femmes qui m’ont marqué par leur gentillesse, leur tact, leur professionnalisme et leur écoute. 3 sur plus d’une quinzaine, finalement le ratio n’est pas très élevé. Je me souviens par contre aussi de la première visite de la pédiatre qui a été un exemple type de la femme imbue de sa personne et totalement déconnectée des parents. Pas un sourire, pas une explication, juste quelques mots incompréhensibles et bye-bye. Je ne supporte pas ces gens qui ne sont pas du tout faits pour ce métier qui doit être avant tout social et humaniste je trouve, au delà des compétences techniques…

En plus de cela, Nous avons dû faire face à des voisins très bruyants lors des visites familiales de l’après midi. Lorsque nous pouvions enfin nous reposer, nos voisins de chambre décidaient de célébrer fièrement avec leurs proches la naissance de leur progéniture. A se demander si parfois, ils n’étaient pas carrément à organiser une farandole dans leur chambre…

Au final, après ces 4 jours et demi, nous avons été très heureux de rentrer enfin chez nous et de retrouver notre maison tranquille à la campagne. Je ne dirais pas que ce fut une mauvaise expérience mais ce ne fut certainement pas une joie de rester dans cette maternité. Mais lorsque je porte mon fils dans les bras, j’oublie vite ces quelques jours devant la joie qu’il m’apporte déjà…

Oh je l’entends qui se réveille, il est temps pour moi de vous laisser et de vous dire à très vite…